- SÉISMES ET SISMOLOGIE
- SÉISMES ET SISMOLOGIELES EFFETS spectaculaires des séismes et, surtout, les pertes en vies humaines qui peuvent les accompagner ont de tout temps stimulé l’intérêt des hommes pour ces phénomènes naturels. Les premières études sismologiques (ou séismologiques), en s’appuyant sur l’observation d’effets sensibles, se concentrèrent dans les zones pléistoséistes , où ces effets sont le plus intenses.L’utilisation des sismographes, inventés au XIXe siècle et capables de détecter à de grandes distances les ondes émises par les tremblements de terre, a permis, dès les années 1920, de reconnaître que la source de ces derniers, ou foyer , se trouve à l’intérieur de la Terre, parfois à plusieurs centaines de kilomètres au-dessous de leur épicentre (point d’intersection de la verticale au foyer avec la surface); on a pu aussi dissocier la détermination de certaines grandeurs objectives, comme l’énergie développée au foyer, de l’évaluation des effets des secousses telluriques sur un environnement humain, effets qui dépendent beaucoup de la densité des populations et de la qualité des constructions: une carte mondiale des foyers sismiques les plus actifs (situés principalement autour de l’océan Pacifique) est très différente de celle des pertes humaines (concentrées dans le bassin méditerranéen, le Moyen-Orient, l’Inde, l’Extrême-Orient et quelques régions de la côte pacifique des Amériques).Comme devant tout phénomène naturel à caractère désastreux, on doit placer en tête des priorités l’atténuation du danger encouru par les hommes. Cela implique à la fois une connaissance scientifique du phénomène et la possession des moyens techniques de protection. Mais cela suppose aussi que l’on ne considère pas les problèmes locaux isolément: les risques de séismes dépendent de l’activité tectonique, ainsi que de la nature du sol, caractères qui doivent être étudiés à l’échelle régionale et reliés aux données provenant d’autres parties du monde, ce qui nécessite une coopération des organisations à l’échelle planétaire.Pour comprendre la contribution que le réseau mondial peut apporter à la solution des problèmes régionaux et, par-delà, locaux, il convient d’adopter un ordre d’exposé inverse de l’ordre des priorités. On définira donc tout d’abord les objectifs scientifiques des sismologues, qui sont essentiellement la détection des ondes sismiques et la localisation de leur source dans l’espace et dans le temps. L’étude de la propagation de ces ondes à l’intérieur et le long de la surface de la Terre permet d’étendre la connaissance de la structure de notre planète, tandis que la compréhension de la nature et de la distribution des séismes contribue à éprouver les hypothèses portant sur leur origine et les phénomènes dynamiques qui se déroulent dans la croûte et dans le manteau supérieur du globe, ainsi qu’à préciser les caractères des zones sismiques.De l’échelle du globe, nous passerons ensuite à celle de la région, où il est important d’étudier les effets des séismes, notamment l’intensité estimée en un point donné d’après l’importance des effets constatés ou ressentis. Les récentes catastrophes sismiques (Guatemala, El-Asnam, K 拏be) ont suscité de nouvelles recherches en ce domaine. La définition des zones sismiques et, par conséquent, l’évaluation des risques doivent être appuyées sur une documentation historique, portant sur plusieurs siècles, que seules les observations macrosismiques peuvent apporter. L’étude des effets des séismes permet, par ailleurs, d’accumuler les renseignements qui, peu à peu, précisent les règles de la protection parasismique.
Encyclopédie Universelle. 2012.